ERENA

AT : Oui c‘est une réalité. Il y a des organisations mafieuses qui déposent des migrants malades dans l’Ouest de la France. Les mafieux connaissent les chiffres d’attente de greffes via le site d’Agence de biomédecine et ils déposent les personnes dans les villes où les listes d’attente sont plus faibles (Poitiers 200, Tours 100, Paris plus de 4000). QR : Le partage des responsabilités, c’est peut-être bien qu’on vous laisse ce choix parce qu’on peut penser que c’est fait sur des raisons médicales et parfois sociales mais en même temps, on vous oblige à médicaliser des situations sociales quand on voit des hospitalisations de 7 mois qui pourraient, en traitant l’aspect social et l’aspect politique des prises en charge et d’intégration, être allégées (je ne dis pas résoudre totalement) et vous aider dans les décisions médicales derrière. RR : C’est un peu dans le même sens, ta réponse finale, c’est face à un problème éthique complexe, la seule solution c’est d’être capable et autorisé à réagir en notre âme et conscience de médecin. Pour l’instant, finalement la recommandation du CCNE c’est un peu ça qu’est-ce que tu veux qu’ils disent d’autre ? S’il y a beaucoup d’argent c’est simple mais il n’y a pas beaucoup d’argent. Il faut voir que dans ce sujet l’argent pèse un poids terrible. Une autre piste c’est la circulation des organes au-delà des frontières de la France. Est-ce que c’est une piste qu’il faut abandonner ? CS : Tu veux dire que les foies espagnols viennent en France, car il y a beaucoup de foies en Espagne et on pourrait en profiter ? RR : Oui qu’il y ait une mise en commun et qu’on augmente le flux. CS : Pour l’instant, il me semble qu’il n’y a pas une vision très européenne. RR : Pour l’instant nous sommes dans l’impasse. QR : Un cas n’a pas été évoqué, c’est celui du migrant qui viendrait avec son donneur vivant. J’ai une amie qui vient de donner un de ses reins en Espagne, elle a la double nationalité. Ça été très compliqué d’un point de vue médical et du point de vue social, y compris pour la prise en charge au titre de la longue maladie puisqu’elle a eu des complications en tant que donneuse. Qu’est-ce que vous faites dans le cas où le migrant viendrait avec son donneur vivant car là aussi la question du suivi va se poser ? AT : Pour un migrant avec son donneur vivant, on vérifie effectivement que le suivi sera possible dans le pays d’où est originaire ce couple donneur-receveur. Dans l’hypothèse où le pays n’a accès à aucun médicament anti rejet, nous étudierons la demande et les infirmières coordinatrices se retourneront vers la direction des finances qui établira un devis :  Bilan du donneur, voir s’il est prélevable  Bilan de receveur, voir s’il est greffable  La chirurgie, puis « le service après-vente », soit 15 jours d’hospitalisation pour le receveur 54

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