ERENA

CS : Nous avons des jeunes, nous leur faisons leur pilulier 1 fois/semaine pour qu’ils suivent leur traitement, ce n’est pas vraiment un problème. QR : Retrouver l’autonomie, c’est les mettre au travail, avoir une vie familiale. CS : Le patient dont je parle qui ne sait pas lire, il est à la campagne, il fait son jardin, il nourrit des gens, il est très bien. Nous lui faisons son pilulier. QR (médecin) : Nous avons plus d’échec de greffes avec des patients qui ont des difficultés de compréhension pour lesquels nous avons de grosses erreurs de prise de traitement, de suivi médical. AT : C’est d’autant plus rageant qu’on se dit qu’il ne manquerait pas grand-chose. La petite prise en charge, l’apprentissage du français dans les relais quand ils sortent, au lieu de ne rien faire de leur journée, s’il y avait plus de travailleurs sociaux capables de leurs apprendre la langue. Parfois on y arrive presque et puis c’est un tout petit rien qui manque et qui entraîne l’échec. C’est cela qui est insupportable et c’est en cela que ce n’est pas qu’au médecin de s’approprier cette problématique. Nous devons tous se mobiliser civils, politiques etc. QR : Je pense que ce qui est important c’est de réfléchir quelle est notre finalité, est-ce que c’est l’augmentation de l’espérance de vie ou l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé ? C’est le débat sur la qualité de vie. Si cette personne est autonome dans sa vie, c’est le but aussi. CS : Je suis d’accord mais cette observation ne concerne pas que les migrants. Effectivement il y a toujours cette question : « Est-ce qu’elle sera capable de ? » Nous avons dans les maladies génétiques, des jeunes gens qui n’ont plus leurs parents, qui sont tous seuls avec leur foie et si nous ne faisons rien, ils vont mourir. Est-ce parce que ces jeunes, une fois greffés seront dépendants d’une aide que l’on refuserait de les transplanter ? C’est du cas par cas. Ensuite les difficultés doivent être gérées par les équipes. Nous savons que si les malades ne prennent pas leur traitement, nous devons agir sinon il y aura un rejet du greffon ? Certes on peut faire une deuxième transplantation, mais, après un an de recul, le taux de réussite de la transplantation est de 80% alors qu’en cas de deuxième transplantation il chute à 40%. 57

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