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Suivez notre actualité sur l'intranet Hermès - www.chu-limoges.fr - les réseaux sociaux 9 Recherche et innovation Limoges : Centre de référence de l’Amylose AL Le Centre National de RéférenceMaladie rare, Amylose AL et autresmaladiesdedépôtsd’immunoglobulinesmonoclo- nales est labellisé depuis juillet 2006. Il est localisé dans les services d’Hématologie du CHUde Limoges et deNéphrolo- gie du CHUde Poitiers. Il coordonne un réseau de 25 centres de compétence avec pour objectif de traiter les patients au plus près de chez eux. En juin dernier, l’équipe du service d’hématologie clinique du CHU a publié les résultats de ses travaux de recherche dans Blood, la revue Américaine de référence en hématologie. Ces travaux portent sur l’utilisation d’un médicament, le Daratumumab, dans le traitement de l’amylose AL. Rencontre avec le Pr Arnaud Jaccard, investigateur - coordonnateur de l’étude. Amylose AL Limoges teste un traitement prometteur Environ 700 nouveaux cas d’amylose AL en France chaque année. Entre 4 000 et 5 000 patients vivent avec l’amylose AL en France. Qu’est-ce que l’amylose AL ? L’amylose AL est liée à l’apparition d’un anticorps monoclonal dont la chaîne légère est capable de pré- cipiter sous formes de fibrilles. Ces fibrilles forment des dépôts dans dif- férents organes, en particulier le coeur et le rein, et en altèrent le fonction- nement. Par exemple, dans le cas d’une amylose cardiaque symptomatique, sans traite- ment efficace, le temps au bout duquel la moitié des patients va décéder, est de 5 mois. C’est une maladie extrêmement sévère si elle n’est pas bien traitée. Quel est le contexte de l’étude ? Nous avons testé l’efficacité et la tolérance d’un nouveau médi- cament, le Daratumumab, un anticorps monoclonal, pour recon- naître et éliminer les plasmocytes monoclonaux, chez 40 patients atteints d’amylose AL, déjà traités avec un autre traitement, mais qui ne sont pas en réponse hématologique optimale. C’est le 1 er protocoleprospectif avec cemédicament, dans cettemaladie. C’est une étude cliniquemulticentrique à laquelle 15 centres français et 1 centre italien ont participé. Quels ont été les effets du Daratumumab ? Il nous apermis d’obtenir une bonne réponse chez environ 60%des patients qui étaient réfractaires aux autres traitements. L’étude a montré que les réponses à ce traitement sont très rapides, ce qui est important dans cettemaladie. Lamoitiédes patients ont répon- du après une seule injection. A l’arrêt du traitement nous avons pu constater que cette réponse durait dans le temps avec peu de rechute chez les bons répondeurs. Nous avions choisi de faire un traitement avec le Daratumumab assez court, sur 6mois, à raison d’une injectionpar semaine audébut, puis une injection tous les 15 jours après 2 mois. Ce protocole a permis l’utilisation de ce nou- veaumédicament avant samise sur lemarché en France. Plusieurs patients réfractaires aux autres traitements disponibles ont pu être mis en rémission avec une excellente survie. Quelle va être la suite ? Nous sommes les premiers à avoir démontré l’efficacité du Daratumu- mab. Ce médicament est un trai- tement supplémentaire pour les patients et commence à être large- ment prescrit dans cette indication. Nous avons présenté notre travail dans différents congrès et à la socié- té française d’hématologie. La pro- chaine étape est de démontrer son efficacité associé à d’autres traite- ment. Une seconde étude internatio- nale, à laquellenousavonsparticipé, a été faite. Elle a comparé l’efficaci- té du traitement par chimiothérapie seuleversus chimiothérapieassociée au Daratumumab avec d’excellents résultats et probablement la défi- nition d’un traitement de référence dans cette maladie rare. La couverture du magazine Blood, dans lequel l’étude sur le Daratumumab a été publiée. Le site internet du Centre national de référence www.unilim.fr/cr-amylose-al/

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