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Suivez notre actualité sur l'intranet Hermès - www.chu-limoges.fr - les réseaux sociaux 9 Recherche et innovation La pression artérielle augmente et diminue à chaque battement de cœur. Elle est donc mesurée avec deux nombres : la lecture supérieure (systolique) et la lec- ture inférieure (diastolique). Elle est présentée enmillimètres demercure (mmHg). Une pression artérielle > 140 de systolique et/ou 90 de diastolique indique une hypertension lorsque la mesure est faite par une autre personne. Lorsque la personne mesure elle-même sa tension, ces seuils peuvent être abaissés. L’étude montre qu’en moyenne, chaque 10 de diffé- rence de pression entre les 2 bras indique une aug- mentation de 10 % du risque d’infarctus, d’AVC ou de décès à 10 ans. Plus la différence de tension artérielle entre les bras est élevée, plus le risque cardiovasculaire est élevé. Les recommandations britanniques et européennes actuelles fixentunedifférencesystoliquede15mmHg entre les bras comme seuil de risque cardiovasculaire supplémentaire. Cette nouvelle étude propose un seuil plus faible à 10, ce qui inclurait un plus grand nombre d’individus à risque. Des travaux collaboratifs de recherchemenés au niveau international ont démontré qu’une différence dans les lectures de tensionartérielle entre les bras est liée àun risque plus élevé d’accident cardio-vas- culaire et dedécès. Cette étude, co-dirigéepar lePr Victor Aboyans enFrance, dont les résultats viennent d’être publiés, recommande donc la prise de tension artérielle sur les 2 bras. Projet INTERPRESS-IPD Différence de pression artérielle entre les deux bras : un risque plus important de décès Les scientifiques de l’Université d’Exeter (Angleterre) et d’une coa- lition internationale de chercheurs (projet INTERPRESS-IPD) ont regroupé pour leurs recherches les données de 24 études mon- diales sur la pression artérielle pour créer une base de données de près de 54 000 personnes. Les données couvrent les lectures de tension artérielle des deux bras pour des adultes de plusieurs pays européens, des États-Unis, d’Afrique et d’Asie, et montrent que plus la différence entre les deux bras est grande, plus le risque cardiovasculaire de l’individu est important. « Une différence significative entre les mesures de la pression arté- rielle systolique dans les deux bras pourrait être le signe d’un rétré- cissement ou d’une rigidité des artères », expliquent les chercheurs. « Ces modifications artérielles sont reconnues comme un nouveau marqueur de risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire céré- bral ou de décès prématuré, et devraient nous alerter sur le risque du patient », ajoutent-ils. Vers une évolution des recommandations internationales « Actuellement, lesdirectives internationales sur lapressionartérielle conseillent aux professionnels de la santé de mesurer la pression artérielle dans les deux bras afin de déterminer celui qui devrait être utiliser pour lesmesures régulières au long cours. Pourtant, cela est largement ignoré », préviennent les auteurs. Leurs travaux ont conclu que l’intervalle acceptable de différence entre la pression artérielle dans les deux bras devrait être nette- ment inférieur à ceque les recommandations actuelles permettent. « Nos résultats pourraient conduire à un changement des directives internationales sur l’hypertension, ce qui signifie que davantage de patients à risque pourraient être identifiés et bénéficier de mesures préventives », ajoutent-ils. Les résultats de l’étude ont récemment été publiés dans la revue américaine de référence Hypertension Nous pensons qu’une différence de 10 mmHg peut maintenant raisonnablement être considérée comme une limite supérieure de la normale pour la pression entre les deux bras lorsque celles-ci est mesurée en séquence (un bras, puis l’autre) lors des rendez-vous de consultation en routine. Cette information devrait être intégrée dans les futures lignes directrices et la pratique clinique pour évaluer le risque cardiovasculaire. Cela signifierait que beaucoup plus de personnes seraient considérées pour un traitement ou des mesures de prévention qui pourraient réduire leur risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de décès. Pr Victor Aboyans, chef du service de cardiologie au CHU de Limoges, co-auteur de la recherche en France L’hypertension artérielle affecte un tiers de la population adulte. C’est la principale cause, à l’échellemondiale, de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de décès évitables. La vérification d’un bras puis de l’autre avec un tensiomètre couramment utilisé ne nécessite pas d’équipements supplémentaires ou coû- teux. La recherche montre que la mesure des deux bras nécessite peu de temps supplémentaire alors que cette double prise pourrait sauver des vies.

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