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Suivez notre actualité sur l'intranet Hermès - www.chu-limoges.fr - les réseaux sociaux 9 Recherche et innovation *Journal Officiel de la République Française du 15 juillet 2021 Service de pharmacologie, toxicologie et pharmacovigilance Un laboratoire de référence pour la recherche et le dosage des pesticides Le service de pharmacologie, toxicologie et pharmacovigilance, sous la responsabilité du Pr Marquet, a été récemment désigné par le Ministère des Solidarités et de la Santé comme le laboratoire de bio- logie médicale de référence pour les activités de recherche et dosage de pesticides dans les milieux biologiques*. Pour retrouver un article plus détaillé sur ce sujet, flashez le QR-code ci-dessous ou rendez-vous sur qrco.de/bcgUfz C’est une reconnaissance officielle de la qualité des travaux qui y sont menés depuis de nombreuses années sur ces thématiques, qu’il s’agisse de la prise en charge de patients victimes d’intoxications aigües ou chroniques, d’origines professionnelles ou non, ou des travaux de recherche en lien avec l’exposition des populations aux pesticides. Dirigé par le Pr Lachâtre, puis le Pr Moesch, et désormais par le Pr Saint-Marcoux et le Dr El Balkhi, ce secteur très spécialisé a acquis des compétences pour mesurer dans le sang, l’urine ou encore le lait maternel, les résidus de pesticides ou les métabolites d’une immense majorité des familles de pesticides utilisés (herbicides, insecticides, fongicides, etc.). Investigateur ou partenaire de mul- tiples études internationales, nationales ou locales, il est également particulièrement investi dans la mesure des concentrations de deux molécules « au cœur de l’actualité » : le glyphosate et le chlordécone. Que savons-nous de l’exposition humaine au glyphosate ? Le glyphosate est au cœur d’une polémique touchant tous les continents, mais paradoxalement très peu de données sont disponibles. Il n’existequasiment aucune étude ayantmesuré les concentrations urinaires de glyphosatedans des échantil- lons représentatifs de la population générale. De plus, elles sont réalisées, le plus souvent, avec desméthodes de dosage non spécifiques (risque très fort de faux positifs), initialement développées pour la réalisation d’analyse d’eau. Ce sont ces méthodes qui ont été au cœur de polémiques laissant croire que 100 % des Français auraient du glyphosate dans leurs urines. Détecter du glyphosate dans l’urine à l’état de « trace » est un véritable challenge analytique. Il est nécessaire de développer des méthodes de chromatographie couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS ou GC-MS), associées à des préparations longues et complexes des échantillons. En utilisant une telle méthode ayant un seuil de détection de 0,05 µg/L, le laboratoire du CHU de Limoges a décelé du glyphosate dans 24 % des échantillons urinaires d’un panel de 500 individus de la population générale analysé en 2019/2020. A-t-on montré un lien entre présence de glyphosate dans l’urine et risque sanitaire ? Le glyphosate est considéré comme « potentiellement carcinogène » mais rien ne démontre qu’il soit asso- cié à la survenue de pathologies graves chez l’Homme, notamment des cancers. De multiples « travaux de laboratoire » sont toutefois alarmants. Si notre société donne encore un peu de crédit aux scientifiques et aux experts, si elle considère que la recherche reste encore un phare pour nous éclairer, elle doit accepter qu’en l’état ce phare ne met pas en lumière un retentissement direct du glyphosate sur la santé humaine. L'équipe de toxicologie environnementale
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