chorus_no_42_juillet-aout_2022_light

Suivez notre actualité sur l'intranet Hermès - www.chu-limoges.fr - les réseaux sociaux 9 Recherche et innovation Les partenaires du projet • UMR Inserm1094 NeuroEpidémiologie Tropicale (NET) • UMR MERIT Mère et enfant en milieu tropical : pathogènes, système de santé et transition épi- démiologique (Paris) • UMR 152 PHARMADEV Pharmacochimie et Biolo- gie pour le Développement (Toulouse) • Centre d'Etude et de Recherche sur le Paludisme Associé à la Grossesse et à l'Enfance, CERPAGE (Bénin) Service des maladies infectieuses et tropicales Publication d’une étude sur le paludisme En 2017, le service des maladies infectieuses et tropicales a participé au projet NEURO CM. Cette étude qui a duré 5 ans, a porté sur le paludisme grave d’expression neurologique chez l’enfant, dans le cadre d’un parte- nariat Franco-Béninois. Les résultats ont fait l’objet d’une publication en mars dernier dans la revue Infectious Diseases of Poverty-BMC Journal. Le neuropaludisme chez les enfants Dans la plupart des zones tro- picales où le paludisme est endémique, les jeunes enfants sont les plus enclins à dévelop- per unpaludisme grave, poten- tiellement mortel. Malgré une diminution de la mortalitépalustreentre2000et 2015 grâce à la généralisation desmoustiquaires imprégnées d’insecticide et à l’utilisation accrue des dérivés de l’arté- misinine, on estime qu’environ 475 000 enfants de moins de 5 ans sont morts du paludisme en 2020. Le neuropaludisme est la forme la plus sévère du paludisme, une neuropatholo- gie pouvant entraîner la mort ou des séquelles neurolo- giques. Laphysiopathologiedu neuropaludisme est complexe et multifactorielle. Le service des maladies infectieuses et tropicales s’est illustré à travers la crise sanitaire liée à la Covid-19, mais ses missions sont bien plus vastes. Il a également une importante activité de recherche clinique sur diverses pathologies, notamment dans le cadre de collaborations avec d’autres services, comme pour le projet NEURO CM. L'étude NEURO CM Ce projet, financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) a porté sur l’étude de données cliniques et de biologie clinique, ainsi que sur les déterminants biolo- giques de la virulence parasitaire et enfin sur la neuroinflammation (inflammation du système nerveux) dans le paludisme grave de l'enfant. C’est sur la partie clinique que le service des maladies infectieuses et tropicales s’est impliqué, permettant d’apporter un éclairage sur ces données. Cette étude a été menée de façon prospective dans 2 services hospitalo-universitaires de pédiatrie de l’agglomération de Cotonou au Bénin. La conduite du projet a nécessité la formation demédecins de recherche clinique dans ces services. Cette formation a été assurée sur place par les professionnels de Limoges (Pr Faucher, Dr Lathière, Dr Boumédiène, Dr Ajzenberg, DrMowendabeka). Les objectifs de l’étude Sur la partie clinique, le premier objectif était de connaitre les étiologies du coma non traumatologique chez ces enfants, entre 2 et 6 ans, au Bénin. Le second était de décrire leur prise en charge et leur pronostic, dans un contexte où l’accès au traitement de première intention (antipaludique, antibiotique et transfusion san- guine) du paludisme et des infections bactériennes était facilité. Les conclusions L’analyse des données des parcours de soins a montré des occasions manquées de traitements précoces et efficaces sur un paludisme débutant. L’analyse des déterminants des décès a montré que les enfants qui avaient reçu des antibiotiques avant l’admissionà l’hôpital présentaient un risqueplus faiblede décès que les autres. Ceci peut paraitre paradoxal, car ils avaient principalement unemaladie parasitaire. Toutefois une co-infection bactérienne est possible dans ce contexte et l’OMS recommande une utilisation large des antibiotiques chez les enfants qui ont un paludisme grave. Les données de l’étude ont été remises aux services cliniques concernés et aux autorités sanitaires du Bénin. 84 enfants dans un coma profond ont été inclus dans l’étude, dont : • 78 avaient un paludisme d’expression neurologique, le plus souvent en mono infection • 6 n’ont eu aucune infection identifiée La très grande majorité avaient un paludisme d’expressionneurologique et quelques cas d’in- fections bactérienne ou virale associées ont été diagnostiquées. 30 % de taux de létalité, malgré l’accès facilité aux soins (la majorité dans les premières 24 heures). Un article a été publié dans la revue Infec- tious Diseases of Poverty-BMC Journal. L’équipe des maladies infectieuses et tro- picales du CHU de Limoges apparaît en premier et dernier auteur. Médecins de la mission de formation en janvier 2018. De gauche à droite : Linda Ayédadjou, Latifou Dramane Abdou Rachidi (infirmier), Jean-François Faucher, Audrey Mowendabeka, Elisée Kinkpe et Thomas Lathière.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTA0MzE0OQ==