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Suivez notre actualité sur l'intranet Hermès - www.chu-limoges.fr - les réseaux sociaux 3 Promulguée en août 2021, la nouvelle loi de Bioéthique a étendu le champ de l’Assis- tance Médicale à la Procréation (AMP) de manière significative : accès de l’AMP aux couples de femmes et femmes seules non mariées, autorisation de l’autoconserva- tion des gamètes sans indication médicale, et mise en place du dispositif d’accès aux origines, c’est-à-dire la possibilité pour un individu majeur issu d’un don de gamètes d’accéder à des informations concernant son donneur. Cette évolution juridique est l’aboutissement de plusieurs années de débats entamées dès 2018, avec pour objectif l’adaptation, encadrée et responsable, des pratiques médicales à l’évolutiondesmentalités de lapopulation française, aux nouveaux enjeux sociétaux et aux progrès technologiques. C’est pour répondre à ces évolutions que le CHU de Limoges via son laboratoire de Biologie de laReproduction et AMPa obtenude nouvelles autorisations qui permettent depuis le 1er juillet 2022 de proposer une offre de soin complète sur le territoire limou- sin : la réalisationdes AMPà risque viral pour les virus hépatitesBet C, les autoconserva- tions de gamètes nonmédicales pour tous, l’activité de donde gamètes et d’embryons. L’AMP avec don de gamètes est dans certaines situations la seule technique permet- tant aux patients de réaliser leur profond désir de vivre une grossesse et de donner naissance à un enfant. Il existe néanmoins actuellement une pénurie nationale des dons de gamètes qui entraîne des délais d’attente longs et douloureux, incitant parfois les couples à un tourisme procréatif à l’étranger. Nous espérons que les campagnes de communication locales et nationales nous aideront à constituer rapidement les différentes banques de gamètes, car du succès de recrutement dépendront les attri- butions en AMP dans notre région. Ces nouvelles offres s’inscrivent en renfort des activités historiques du service : l’AMP avec ou sans fécondation in vitro, et la préservation de la fertilité dans des contextes de traitement et/ou pathologies potentiellement stérilisants. Celles-ci continuent en effet de se développer, en collaboration notamment avec nos collègues urologues, hématologues, oncologues, gynécologues et pédiatres, sur tout le GHT et le secteur privé de notre région. Le recours à ces techniques est enaugmentation régulière : en1997, 150 couples étaient vus en consultation, en 2021 ils étaient 700. Ces résultats soulignent l’augmentation préoccupante de l’infertilité dans la population générale. En France, désormais 1 couple sur 4 cherchant à procréer est confronté à des difficultés, et 3,4 % des enfants sont conçus par AMP chaque année, soit une naissance sur 30. Les causes de cette progression sont multiples du point de vuemédical, et impliquent entre autres le recul de l’âge de la maternité. L’autoconservation des ovocytes, main- tenant autorisée chez les femmes de 28 à 37 ans, permettra de préserver leur capital ovocytaire et de réaliser leur projet parental plus tardivement, avec de meilleures chances de réussite. Du côté de l’homme, le déclin progressif des paramètres du sperme, en majoration constante depuis les années 1970, est également préoccupant : en 50 ans, la concen- tration moyenne des spermatozoïdes s’est effondrée de moitié. Les facteurs environ- nementaux semblent fortement impliqués dans cette dégradation. L’AMP n’est pas une médecine de confort ou de luxe contrairement aux idées reçues : c’est un long parcours, incertain et éprouvant physiquement et moralement pour les patients, avec des répercussions personnelles, familiales et professionnelles. Bien que les avancées techniques majeures de ces trente dernières années donnent des chances de succès toujours plus élevées, il n’en reste pas moins qu’aucun traitement ni technique à ce jour n’en garantit le succès. La lutte contre les troubles de la ferti- lité représente un défi pour notre société moderne, et nous devons pour y faire face continuer à progresser humainement et techniquement, avec éthique et solidarité. Dr Sophie Paulhac, responsable du laboratoire d’AMP CHORUS-magazineduCentreHospitalierUniversitaire de Limoges - mensuel - 12 pages Publication du CHU de Limoges à destination de son personnel. Directeur de la publication : Pascale Mocaër Comité de Rédaction : Dr Hugues Caly , Dr Anne Drutel, Jean-Christophe Rousseau , Patricia Champeymont, Fabrice Averlant, Marianne Dupays, Maïté Belacel, Christophe Chamoulaud Ont contribué à ce numéro : Dr Sandrine LavaudDenès, Yolène Ribière, Virginie Golfier-Rouy Conception-Rédaction-Maquette : Maïté Belacel, Christophe Chamoulaud, Frédéric Coiffe, Johann Delalande Photographies et illustrations : CHU Limoges, Anna Tarazevich Impression : GDS (87) - Tirage : 7 000 exemplaires Dépôt légal : 3 ème trimestre 2022 - ISSN en cours Contact : Direction de la communication Tél. : 05 55 05 63 51 maite.belacel@chu-limoges.fr Avec la participation de l'équipe du standard pour l'agrafage et des vaguemestres pour la distribution. Edito................................................03 Actualités.....................................04 Prévention. ..................................05 Septembre turquoise - Vaccination et dépistage en prévention du cancer du col de l’utérus Dossier. .........................................06 Laboratoire d’Aide Médicale à la Procréation - Une offre de soins complète pour le Limousin Qualité-Soins..............................08 Les lundis de la qualité - Le nouveau rendez-vous de la qualité Recherche et innovation.......09 IATROSTAT - Une étude sur les hospitalisations pour effet indésirable médicamenteux Relations Humaines................10 Infirmier en Unité de Soins de Longue Durée - Evoluer dans un secteur de soins à la fois technique et humain Brèves / Agenda........................12 SOMMAIRE Edito

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