ERENA

Le don de rein a deux sources : le donneur vivant et le donneur décédé. Chez un sujet décédé, le principe du consentement présumé nous désigne tous comme des donneurs d’organes et de tissus potentiels, sauf si nous avons exprimé de notre vivant le refus de donner et que l’on est inscrit sur le registre national des refus. Le don d’organes est gratuit, en application de la non patrimonialité du corps humain, de ses organes et de ses tissus. Le don est anonyme. Deux cas cliniques  : 1 er cas 17 Décembre 2019 X.X. né en 1953, chirurgien en Tunisie est atteint d’une insuffisance rénale depuis Janvier 2016 ; il est pris en charge en dialyse et en Hémodialyse depuis 2018. Il n’a pas trouvé dans son entourage familial même élargi quelqu’un de compatible avec lui, et il n’a donc pas eu la possibilité de faire une greffe avec un donneur vivant. Il voudrait savoir s’il pourrait bénéficier d’une greffe dans notre centre. Il a une assurance (donc ce n’est pas un problème d’argent) qui pourrait permettre de couvrir cette prise en charge. Les greffes en Tunisie se font de manière très irrégulière et ne peuvent satisfaire tous les candidats. Le patient évoque une liste d’attente nationale de 1600 patients. Certains pays ont des listes nationales ; en France nous avons des listes par centre de transplantation. Il nous serait très reconnaissant si on pouvait l’aider à réaliser cette greffe qui lui permettrait de poursuivre son métier de chirurgien. Que répondre à cette demande ? 1) Pas possible cher confrère 2) Oui venez en prévoyant (avec votre assurance) un coût de 80 000 euros la première année… Mais une greffe à partir d’un donneur décédé n’est pas un processus simple. Il faut que ce patient soit préalablement pris en charge en dialyse pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois puisqu’il sera bien entendu inscrit sur la liste d’attente. Son assurance sera-t-elle d’accord pour assumer le coût de ces dialyses ? Et même si le problème financier est réglé, le greffon sera issu d’un donneur appartenant à la communauté nationale qui seule fournit les greffons rénaux des malades soignés en France. Compte tenu de la pénurie d’organes, le rein greffé à un étranger privera un français de greffe. Mais il est vrai aussi que le sujet peut tirer parti de la loi française : il peut se présenter aux Urgences en prétextant un malaise, dire qu’il est en France, qu’il désire voir une assistante sociale : le dispositif social sera mis en place, ses frais médicaux seront pris en charge par la France et il sera alors inscrit sur la liste d’attente. 2 ème cas Mr G qui a 34 ans a été pris en charge par le SAMU à la Gare en Septembre dernier : il a fait un malaise avec perte de connaissance sur la voie publique. Il arrive aux Urgences, il ne parle pas français ; nous finissons par comprendre avec l’aide d’un traducteur qu’il est géorgien, qu’il partait en vacances avec soi-disant des amis : ils l’ont déposé parce qu’ils ne le trouvaient pas bien, à la gare et ils ont continué leur périple. Il a une fistule au bras gauche : il était donc dialysé dans son pays. Toutefois il explique seulement qu’il a été opéré trois mois avant dans son pays, sans qu’il ne sache dire pourquoi. Les examens biologiques montrent des taux élevés de créatinine, d’urée et de potassium. Ces anomalies sont préoccupantes sur le plan vital. Aussi est-il transféré en Néphrologie pour une dialyse urgente. Il entre ensuite dans un programme de dialyse chronique (3/semaines). 45

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