ERENA

CS : Quand je dis qu’une greffe de foie c’est 120 000 euros, vous venez avec cette somme et nous le faisons. Il y a peu de greffes donneur vivant/greffe hépatique (quelques-unes à Paul Brousse) QR : Est-ce que les associations de patients greffés du foie ou du rein ont été consultées sur ces problématiques-là, est-ce qu’ils sont intéressés, est-ce qu’elles ont un avis éclairés. Comment ressentent-elles les choses ? AT : Je n’ai pas de retour. Les associations sont informées de cette situation, mais ils n’y a pas eu de prise de position officielle. RA (ADOT : association pour le don d’organes et de tissus) : Il n’y a eu aucune prise de position de l’ADOT. AT : Vous avez raison, nous aurons besoin des associations pour adhérer. Il n’est pas question de greffer sous le manteau ces populations-là. Il faut que la communauté nationale soit d’accord avec ce projet et encore une fois ce n’est pas une activité confidentielle que l’on fait en catimini. QR : Dans les pays de l’Europe de l’Est, connaissez-vous l’organisation de greffes ? Est-ce qu’il y a un obstacle à la formation des médecins, des greffeurs ? Est-ce une question financière de prise en charge des soins ? Est-ce qu’il y a des programmes de formation, d’échanges avec des médecins français ou autres ? CS : Je ne suis pas trop au courant mais ce sont surtout des problèmes d’argent. Pour l’hépatite C l’état géorgien dit qu’ils traitent toutes les hépatites C sans problème. Mais je pense qu’il y a beaucoup de problèmes parce que beaucoup, beaucoup de patients géorgiens viennent en France se faire traiter. Cela veut dire qu’en Géorgie il faut avoir de l’argent pour être pris en charge. C’est là qu’est le problème. Les chirurgiens géorgiens sont aussi bons qu’en France : ce n’est pas un problème de compétence médicale. Et la situation est la même en Turquie. C’est l’absence d’argent qui empêche la prise en charge des patients qui n’ont pas les ressources financières nécessaires. AT : La greffe rénale avec donneur vivant se fait dans beaucoup d’endroits y compris dans les pays de l’Est sans trop de soucis. Les difficultés majeurs surgissent quand on n’a pas dans son cercle familial un donneur potentiel. Mais quand il faut recourir à un donneur décédé il faut un système de santé capable de prendre en charge ces patients morts encéphaliques, capable de les réanimer et il s’agit d’une réanimation complexe, lourde qui nécessite un système de santé convenablement doté en ressources humaines et financières. Il est ainsi plus facile de greffer dans beaucoup de pays avec des donneurs vivants qu’avec des donneurs décédés. CS : Ce qui vient d’être dit s’applique aussi au foie. Il y a plus de donneurs vivants dans certains pays alors que l’accès au greffon cadavérique est beaucoup plus difficile. QR : Vous disiez qu’en Géorgie, les patients les mieux lotis avec un meilleur niveau socio-économique pourraient eux avoir plus facilement accès à la greffe dans leur pays. Mais n’est-ce pas aussi le cas chez nous pour les personnes précaires, isolées sur le plan familial et social ? 55

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